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Ils signent la musique
de patineurs olympiens

Derrière la musique de 49 patineurs olympiques

Ils sont à l’origine de la musique des deux Nord-Coréens qui ont enflammé la Toile en patinant sur la voix de Ginette Reno à Pyeongchang. Derrière le record du monde remporté par Tessa Virtue et Scott Moir. Le designer musical Hugo Chouinard signe la musique de 49 patineurs olympiques, la majorité avec le compositeur Karl Hugo.

Une aventure qui a commencé il y a 25 ans. Si au départ les deux hommes travaillaient séparément, le destin a tôt fait de les réunir. À la tête du Studio Unisons, le Johannais Hugo Chouinard effectue environ 2000 montages sonores par année pour les patineurs artistiques et les nageurs synchronisés.

Son travail consiste à adapter une chanson aux exigences olympiques et à la direction artistique. «Je crée la base, explique celui qui a été lui-même patineur dans l’équipe nationale. Les coachs et chorégraphes me donnent leur concept. Parfois, ils ont la musique, d’autres fois, ils ont un thème et ne savent pas quelle musique choisir.»

Concept

Ensemble, ils développent le concept pendant quelques semaines et font des expérimentations avec les entraîneurs et les chorégraphes pour mettre des structures du programme en place. Avec le nouveau système d’évaluation dans le patin, explique Hugo Chouinard, plus il y a une symbiose entre la musique et les éléments des patineurs, plus c’est payant.

«On s’organise donc pour choisir des portions musicales qui s’agencent avec les éléments, spin, jeux de pieds, etc., explique celui qui travaille fréquemment avec l’entraîneure Julie Marcotte, qui était d’ailleurs sa chorégraphe du temps où il patinait. Il faut ensuite ajuster le tout à la durée de l’élément. Combien de temps mesure le jeu de pieds? Tout ça est compté à la seconde près. «Au niveau olympique, on joue avec les secondes et les demi-secondes.»

Composition

La plupart des collaborations du Studio Unisons, situé dans le secteur Iberville, nécessitent l’intervention du compositeur Karl Hugo. Celui qui a commencé aux côtés d’Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler dans les années 90, peut aussi bien ajouter un bout de musique instrumental qu’un rythme ou modifier les débuts et les finales.

Son travail se fait à trois niveaux, soit la composition, l’adaptation et l’ajout d’orchestrations et d’arrangements. «La musique doit avoir des pulsations pour que les juges puissent compter, explique le musicien. Ça m’arrive d’ajouter des chœurs, un orchestre symphonique, par exemple, sur une chanson a capella ou ajouter du punch à une finale. Tout ceci sert aussi la théâtralité.»

Par exemple, pour le couple canadien formé de Meagan Duhamel et Eric Radford, l’équipe a choisi la pièce Hometown Glory d’Adele. La partie centrale a notamment été modifiée en y ajoutant deux orchestres à cordes pour redonner à la pièce un vent de fraîcheur.

Contraintes

Il y a évidemment un cadre très serré dans le design musical pour les athlètes. Mais la priorité est de s’adapter à la psychologie et la personnalité de l’athlète. «Après, ça devient des mathématiques. Ce sont des équations musicales pour arriver à entrer dans telle durée, tels éléments qui arrivent à tel endroit pour que tout reste esthétique.

Il y a des contraintes de règlements, puis des athlètes, poursuit-il, citant en exemple le niveau d’endurance de certains selon le moment de leur carrière. D’autres fois, ce sont des restrictions d’ordre émotif pour s’ajuster à ce que ressent le patineur durant son programme.

Dans le cas des Nord-Coréens, Hugo Chouinard a proposé le répertoire de Ginette Reno pour ne pas entrer en conflit avec les valeurs de la région, morales ou politiques. Les paroles ont d’ailleurs été passées au peigne fin par l’équipe des athlètes qui était bien heureuse de son choix.

Clients

Leur clientèle est mondiale. Si bien que le studio d’Hugo Chouinard est adjacent à sa demeure pour pouvoir répondre aux demandes qui affluent à toute heure du jour en raison des décalages horaires et avec parfois des délais serrés.

«On est constamment sur le qui-vive, confie Karl Hugo qui travaille séparément à partir de son studio de création. Ils peuvent tout changer une semaine avant une compétition importante. Je dois alors modifier ou recomposer rapidement. On est au service des athlètes.»

Surtout en année olympique, poursuit Hugo Chouinard qui travaille avec les équipes de classe mondiale depuis sa collaboration avec le médaillé olympique Jeffrey Buttle, en 2004.

Illustration(s) :

Le designer musical Hugo Chouinard et le compositeur Karl Hugo créent des pièces pour les athlètes depuis 25 ans.

(Photo Le Canada Français, Kim Valiquette)

© 2018 Le Canada Français. Tous droits réservés.

Un podium musical 100% québécois

Deux Québécois derrière les montages musicaux de plusieurs patineurs médaillés

Les athlètes Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, Tessa Virtue et Scott Moir, de même que Maia Shibutani et Alex Shibutani ont tous patiné, et remporté des médailles, sur des pièces créées par les Québécois Hugo Chouinard et Karl Hugo.

Le tandem derrière la musique du désormais légendaire Moulin Rouge des patineurs canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, c’est eux : Hugo Chouinard et Karl Hugo. Le premier est designer musical, le second est compositeur… et par extension, ils peuvent se vanter d’avoir remporté plusieurs médailles aux Jeux olympiques.

Au total, les deux Québécois ont créé des pièces pour 49 compétiteurs à Pyeongchang. Parmi eux, on retrouve les couples qui occupent les trois premières marches du podium en danse sur glace.

Hugo Chouinard - Unisons

« Mon travail, ce n’est pas juste de couper une musique pour qu’elle respecte une durée spécifique, indique Hugo Chouinard. Le but, c’est de créer un morceau qui s’harmonise avec chacun des mouvements des patineurs. Le tout, en suivant un paquet de règlements! »

« C’est palpitant à faire, ajoute le pianiste Karl Hugo. C’est très nourrissant au niveau artistique et personnel. »

Depuis 25 ans

Les deux hommes collaborent depuis 25 ans. Ex-patineur en danse sur glace ayant participé à plusieurs compétitions internationales au début des années 1990, Hugo Chouinard a réalisé ses premiers montages alors qu’il habitait encore chez ses parents. Son espace de travail, c’était sa chambre. Depuis, le détenteur d’un baccalauréat en design industriel a fondé le Studio Unisons à Saint-Jean-sur-Richelieu et grâce au bouche-à-oreille, il compte plusieurs grosses pointures du patinage parmi ses clients.

Pour sa part, Karl Hugo a percé le milieu en composant pour Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler. Pianiste et orchestrateur, il peut créer un morceau de toutes pièces, bonifier un montage d’une portion instrumentale ou encore modifier une finale.

C’est d’ailleurs ce qu’il a fait pour Tessa Virtue et Scott Moir, qui ont marqué les esprits avec leur programme long inspiré du film Moulin Rouge, un mariage des chansons Roxane et Come What May. « J’ai mis le paquet, résume Karl Hugo. Ça donne un programme explosif. »

Un long processus

L’idée de faire un numéro sur Moulin Rouge est venue directement de Tessa Virtue et Scott Moir en février 2017. Chouinard et Hugo ont participé aux premières discussions avec Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, les entraîneurs du duo.

Hugo Chouinard - Unisons

« C’est un processus qui a duré toute la saison, indique Hugo Chouinard. Ç’a demandé des ajustements constants. Parce que s’ils décident de changer l’ordre dans lequel ils font leurs éléments, il faut modifier la musique. »

« J’ai patiné avec eux! »

Hugo Chouinard et Karl Hugo n’ont rien manqué des compétitions de patinage artistique des deux dernières semaines, même si elles étaient parfois présentées en pleine nuit au Québec à cause du décalage horaire. « J’ai patiné avec eux devant ma télé! » s’exclame Chouinard.

De son côté, Karl Hugo se dit fier du travail accompli, d’autant plus qu’il a été apprécié par plusieurs millions de téléspectateurs à travers le monde. « Avant, j’avais l’impression que c’était seulement les fanatiques qui regardaient le patinage, mais avec les réseaux sociaux, je vois que c’est beaucoup plus large. C’est la première fois que je réalise l’ampleur du phénomène. C’est incroyable! »

http://www.journaldemontreal.com/2018/02/22/un-podium-musical-100-quebecois